Des conditions météorologiques défavorables ont eu raison du lancement de deux satellites du programme Galileo qui était prévu pour aujourd’hui, 14h11. À terme, c’est une constellation de 30 satellites qui viendra concurrencer le GPS américain, le tout financé intégralement par l’Europe.
Le déploiement du système de navigation européen prend un coup d’accélérateur sur sa rampe de lancement. Arianespace et l’Agence spatiale Européenne ont signé un contrat pour le lancement de plusieurs satellites avec Ariane 5 ES à partir de 2015. Au terme de ce document, 12 nouveaux satellites Galileo FOC (Full Operational Capability) seront placés sur orbite via trois lanceurs Ariane 5 ES, chacun emportant une grappe de quatre satellites.
Au total, ce sont 22 satellites FOC qui graviteront à 23 522 km d’altitude, et même près de 30 si l’on compte les dispositifs tests : « ces 22 satellites opérationnels viendront s’ajouter aux quatre satellites pré-opérationnels (IOV 1&2 et IOV 3&4) déjà lancés avec succès par Arianespace depuis le CSG (Centre Spatial Guyanais, NDLR) – CNES en 2011 et en 2012. En outre Arianespace et sa filiale Starsem ont mis sur orbite en 2005 et 2008 depuis le Cosmodrome de Baikonur les satellites précurseurs de la constellation Galileo, Giove-A et Giove-B, qui ont permis de sécuriser les fréquences attribuées à la constellation ». On pourra consulter sur cette page la liste des lancements déjà effectués. Précisons que parmi ces 30 satellites, 6 seront de secours. Tous devraient être opérationnels d’ici la fin de la décennie.
L’annonce intervient alors qu’aujourd’hui Arianespace avait programmé le lancement de deux premiers satellites du programme Galiléo. Cependant, le tir prévu à 14h31 de Galileo Sat-5 et Sat-6 depuis le centre spatial européen situé près de Kourou en Guyane française a été reporté à demain, 14 h. La faute à des conditions météorologies défavorables. La retransmission du tir se fera dans tous les cas en direct notamment sur cette page.
Interopérable mais indépendant
Le programme Galileo a pour ambition d’offrir à l’Europe un système indépendant du GPS américain. « Galileo permettra aux utilisateurs de connaître leur position exacte dans le temps et l’espace, comme le GPS, mais de manière plus précise et fiable. Galileo est le programme de la Commission européenne pour le développement d’un système mondial de radionavigation par satellite sous contrôle civil européen. Il sera compatible et, pour certains de ses services, interopérable avec le système américain GPS et le système russe Glonass, tout en restant indépendant de ceux-ci » explique Bruxelles.
La Commission européenne, qui finance à 100 % le programme, attend en effet de pied ferme le stade opérationnel de ce dispositif pour espérer récolter les fruits des retombées commerciales sur le vieux continent. Il faut dire qu’on atteindrait aujourd’hui le chiffre de 13 milliards d’euros engloutis. Plusieurs services seront proposés avec Galileo, dont un ouvert, dédié aux particuliers, gratuit mais moins précis, et un service commercial aux prestations payantes, mais à plus grande valeur ajoutée. La précision horizontale serait ainsi inférieure à 10 cm.
Un programme civil aux retombées pour la défense
Si Galileo est un programme civil, un « service public réglementé » (Public Regulated Service-PRS), chiffré et accessible aux autorités publiques en toutes circonstances, permettra des utilisations plus sensibles. « Bien que Galileo soit un programme civil, il n’est prévu aucune exclusion dans les usages gouvernementaux du PRS, qui pourront donc s’étendre non seulement à tous les services en charge de la sécurité, mais aussi à la défense » expliquait ainsi un rapport de la Commission des affaires étrangères en avril dernier.
«Le lancement de ces deux satellites marque le début de la phase de capacité opérationnelle complète de la constellation Galileo. Il redonne de l’élan au programme Galileo, un projet véritablement européen, qui s’est appuyé sur les ressources des États membres afin de maximiser les avantages offerts aux citoyens de l’Union » applaudit pour l’heure Ferdinando Nelli Feroci, commissaire européen à l’industrie et à l’entrepreneuriat. « Galileo est à la pointe du progrès technologique et propose des applications au potentiel économique énorme, ce qui contribuera aux objectifs de croissance et de compétitivité de l’UE. Nous sommes particulièrement heureux d’annoncer aussi qu’à partir de 2015, l’UE pourra faire appel à un lanceur européen “Ariane 5”, grâce à un nouveau contrat de 500 millions d’euros pour l’industrie spatiale européenne. »
De multiples utilisations prévues
En Europe, tous les produits utilisant les fonctionnalités de positionnement profiteront de cette technologie. « Les produits dont on se sert tous les jours, comme les dispositifs de navigation embarqués dans les voitures ou les téléphones portables, profiteront de la précision accrue offerte par Galileo. Les informations du système de navigation par satellite Galileo contribueront à renforcer l’efficacité de services cruciaux pour les citoyens et les utilisateurs, par exemple en améliorant la sécurité des systèmes de transport routier et ferroviaire ainsi que notre réponse à des situations d’urgence. »
Selon Bruxelles, encore, « en plaçant les satellites sur orbite avec une plus grande inclinaison par rapport au plan équatorial, Galileo assure également une meilleure couverture des hautes latitudes, ce qui est particulièrement utile pour les utilisateurs du nord de l’Europe, dont la couverture par le seul système GPS américain laisse à désirer à l’heure actuelle. En outre, les propriétés renforcées du signal Galileo le rendent plus facile à acquérir et à poursuivre et lui permettent d’être moins sensible aux interférences et aux réflexions. »
Source : un site excellent sur les nouvelles technologies et l’informatique : NeXtinpact