Aujourd’hui a été un moment particulier puisque ma lecture de l’ouvrage de Patrick Artus a coincidé avec ma suivie en direct de la conférence de presse de Mario Draghi sur BFM Business (publiée sur mon blog). Je ne vais pas me positionner sur la position de la BCE ou de l’économiste de Natixis et professeur à Paris 1 mais le livre mérite très certainement d’être étudié et décortiqué dans tous les sens.
Et la conférence de Mario Draghi.
Extrait de l’ouvrage de P. Artus :
“Au lieu de remédier aux problèmes de l’économie réelle, les banquiers centraux ont choisi, en réaction à la situation de sous investissement, de mettre en place des politiques monétaires ultra-expansionnistes bien que, quelle que soit leur ampleur, ces politiques ne puissent corriger les causes de la quasi-récession qui touche désormais l’économie mondiale. Une politique conçue avant tout pour les marchés financiers, avec l’espoir que la confiance ainsi restaurée percolera un jour dans l’économie réelle. Mais l’excès de liquidité qui en résulte est propice à d’énormes déplacements de capitaux d’une classe d’actifs à une autre, d’un pays à un autre. Et lorsqu’il s’agit du report massif de capitaux d’un actif risqué vers un actif sans risque, une crise financière peut éclater à tout moment.”
Je me permets également de partager un email envoyé à un ami intéressé par la politique monétaire des banques centrales:
La décision de la BCE vient de tomber.
Encore pire (selon Patrick Artus) ou mieux (selon les opérateurs financiers et BFM Business) que prévu : Un assouplissement quantitatif de 80 milliards par mois au lieu de 60 milliards alors que les marchés attendaient 70 milliards.
Le livre de Patrick Artus explique que l’objectif unique de politique monétaire de nombre de banques centrales dont la BCE : agir pour obtenir une inflation proche mais inférieure à 2%, n’est pas une bonne chose!!!
La BCE n’arrive pas à faire redémarrer l’inflation et donc la croissance. La politique monétaire unique ciblé sur un ancrage nominal basé sur un taux d’inflation cible est une tradition depuis 30 ans depuis la généralisation des taux flottants et la fin de l’indexation des monnaies par rapport au dollars et du dollars par rapport à l’or.
En fait les économies connaissent un renouveau de croissance et une baisse du chômage (timide mais remarqué) sans regain d’inflation. Selon Patrick Artus, dans son livre très documenté et riche en raisonnements économiques et financiers (mais je ne sais pas s’il a raison), l’assouplissement quantitatif (rachat massif de dettes publiques (obligations d’état )et privées – obligations d’entreprises)) ne conduit pas à plus de croissance mais simplement à un biais de richesse. Cela provoque le gonflement des actifs financiers (actions et produits financiers) au delà du raisonnable. En effet cette abondance de liquidité gratuites voires rémunérés conduit à une recherche du gain à court terme déresponsabilisée de la part des opérateurs financiers. Je suis en train de regarder BFM business et ils expliquent juste avant la conférence de Draghi que la BCE implore les gouvernements des états membres d’utiliser les outils budgétaires pour relancer l’activité. Amusant de voir cela alors que les dettes publiques et privées des États de l’UE sont déjà très élevées et la Compission européenne, le TSCG demande une modération des déficits budgétaires.
Enfin et je vais terminer la dessus… L’exemple du Japon semble porter crédit aux arguments de Mr Artus: les opérations d’assouplissement quantitatif massives, de taux négatifs n’ont pas réussi à relancer inflation et activité globale.
Résultat 10 ans de stagnation économique !!! Baisse de l’euro.
Patrick Artus constate que TOuts les pays riches connaissent une inflation très diable voire déflation et que cela est du à des données structurelles de l’économie mondiale.
Je te laisse Draghi parle en direct à la Tv