Lorsque les banques centrales suisse et israélienne achètent des actions Apple / article du blog MacBidouille

Il m’est arrivé très rarement de publier ici des articles provenant de blogs et sites internet consacrés à l’informatique. La dernière fois, c’était au sujet de la création d’un lobby industriel aux Etats-Unis, il me semble. Cette fois-ci et puisque cet article touche à ce qu’est une banque centrale et à leurs politiques monétaires, je ne peux m’empêcher de le faire.

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L’article du 8 avril, iPhone: L’avenir n’est plus aussi rose, a provoqué surprise, étonnement et stupéfaction chez certains lecteurs de MacBidouille. Une subordonnée en particulier dans le paragraphe suivant est en la cause :

Depuis l’eau a coulé sous les ponts. Malgré des bénéfices élevés, le versement de dividendes, un programme de rachat d’actions à crédit pour optimisation fiscale, ainsi que des achats d’actions importants et surprenants de la part de certaines banques centrales, dont la suisse et l’israélienne, le prix de l’action, loin de ses sommets d’avril 2015 à 135$, peine sous les 110$.

Ils ont été choqués d’apprendre que les politiques interventionnistes et non-conventionnelles de certaines banques centrales allaient jusqu’à l’achat d’actions de compagnies cotées en bourse, dont des AAPL, symbole bien connu des boursicoteurs sous lequel les actions d’Apple sont échangées à la bourse NASDAQ de New-York entre autres.

Les quantités achetées, retrouvées sur la toile, sont pour la banque centrale d’Israël de plus 1500 actions, ce qui n’étaient qu’un début en 2012 selon Bloomberg; et pour la banque centrale Suisse de 10 391 5161 au 31 décembre 2015 selon Nasdaq.com.

Mais, au fait, qu’est-ce qu’une banque centrale ? La banque centrale d’un (ou de plusieurs) pays est une institution chargée par l’État (ou un ensemble d’États dans le cas d’une zone monétaire comme la zone euro) de décider d’appliquer la politique monétaire.

À la lumière du mandat d’une banque centrale, une des premières question qui vient à l’esprit est : Pourquoi une banque centrale interviendrait-elle dans un marché boursier extérieur à sa juridiction ? On comprend dès lors, la vive réaction de certains d’entre nous.

Voici en résumé l’explication de Paul Craig Roberts, journaliste économique, sous secrétaire d’État au Trésor étasunien sous l’administration Reagan, décoré de la Légion d’honneur en 1987 :

L’utilité de la Fed2 est d’être le prêteur en dernier ressort pour les banques commerciales confrontées à une panique bancaire.

Selon l’Acte de la Réserve Fédéral, elle a l’interdiction d’intervenir sur le marché actions. Mais un amendement en 2010, lui permet un échappatoire. La Fed peut désormais prêter à un intermédiaire de l’argent destiné à acheter des actions.

Étant donné l’énorme quantité d’actions AAPL achetées pendant les 6 premiers mois de 2015, soit 3.8 millions ou ~ 1/1500ième de toutes les actions, par la banque centrale Suisse, Craig la soupçonne d’être l’intermédiaire de la Fed3.

De plus, il envisageable que d’autres agents institutionnels possédant du AAPL parmi les quelques 2500 enregistrés puissent servir de paravent aux interventions sur le marché actions de la Fed, en particulier et des autres banques centrales, en général.

Avec l’explosion des mesures non conventionnelles employées par les diverses banques centrales du monde, (japonaise, européenne, étasunienne, canadienne, chinoise, etc.) telles que les assouplissements quantitatifs, Twist, taux d’intérêts négatifs, intervention sur les marchés actions, etc., faut-il se surprendre que l’école autrichienne d’économie tienne pour responsable les banques centrale des crises financières à répétition. Milton Friedman, prix « Nobel » d’économie, attribue par exemple la spirale déflationniste des années 1930 à l’échec de la Réserve fédérale américaine à fournir assez de liquidités lors d’une phase de contraction. Il déclare notamment à ce sujet que « un des grands problèmes économiques de notre temps qu’il reste à résoudre est celui de la suppression de la Réserve fédérale ».

1 Ces 10 millions d’AAPL représentent presque 1/500ième de toutes les actions de la compagnie Apple.
2 Banque centrale étasunienne de nature privée et autonome n’ayant aucune imputabilité devant l’électorat.
3 En 2015, le nombre total d’actions AAPL dans le portefeuille de la banque centrale suisse a doublé et ce, sans effet significatif sur le cours d’Apple.

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