(I posted an english version of this post on my blog)
Aujourd’hui, je veux souligner quelque chose à propos de la manière dont mon parti politique, le parti socialiste français, fonctionne pour la désignation de nos candidats afin de mener campagne pour les prochaines élections européennes de 2014.
La France est un pays très centralisé, une république unitaire avec une capitale, Paris, beaucoup plus puissante, à la fois politiquement, médiatiquement et économiquement, que les autres parties du territoire national. Donc, logiquement, et malheureusement, les partis politiques tendent à se calquer sur cette réalité.
Je suis un membre du parti socialiste depuis 2009, et également membre du PSE, Parti Socialiste Européen. Les élections européennes à venir sont importantes pour moi car j’aimerais éviter d’avoir un taux de participation, en 2014, moins important que celui de 2009. En fait, et cela est triste pour le Parlement européen qui a été pour la première fois élu par les citoyens européens en 1979, la participation totale aux élections européennes n’a jamais cessé de baisser de 1979 à 2009. C’est un problème majeur que l’on doit vraiment juguler. Et cette triste réalité n’est pas propre à la vie politique française puisqu’on la constate dans tous les pays de l’Union européenne. Vous pouvez vérifier ceci par vous même sur le site du Parlement européen en cliquant sur ce lien.
Très souvent, on entend que le PS est un parti démocratique où les militants votent fréquemment. C’est vrai. Personne n’ira nier cela. Mais, la plupart du temps, avec peut être l’exception de la constitution local des conseils municipaux ou d’autres élections locales, les propositions et les listes soumises au vote des militants sont des décisions unilatérales de Paris et du siège du parti socialiste à Solférino. La plupart du temps nous ne sommes pas consultés durant la procédure, ou si peu.
Mais revenons aux élections européennes, pour le citoyen moyen ou le citoyen lambda, je dirais qu’il ou elle ne se souviens que du premier ou de la première personne figurant sur la liste pour laquelle elle ou il vote. Par exemple, durant les dernières élections européennes, je me souviens avoir voté pour Vincent Peillon et non pas pour Sylvie Guillaume alors que cette dernière était la seconde à apparaître sur la liste. A cette époque je n’étais pas encore adhérent du PS. J’admet néanmoins qu’il est important d’avoir quelqu’un de très connu à la première place de la liste, et particulièrement quelqu’un de connu au niveau national. Et personne ne contestera que Mr Peillon rentre mieux dans ce cadre là que Mme Guillaume. Mais le problème est que Mr Peillon n’a pratiquement rien fait comme député européen et qu’il a finalement démissionné pour devenir ministre de l’éducation nationale. Et malheureusement, la même chose se reproduira en 2014. J’ai entendu que la principale raison pour laquelle avoir Mr Peillon tête de liste est de se réserver quelqu’un de fort pour combattre notre parti d’extrême droite euro-sceptique français, le Front national, FN. J’ai aussi entendu d’autres discours moins politiquement corrects m’assurer que cette élection était censée assurer à Vincent Peillon une opportunité de repli au cas où il ne resterait pas ministre. Mais comment diable demander aux militants de voter pour un député européen qu’ils ont à peine vus durant la campagne et qui n’a presque rien fait en tant que député européen durant son mandat au parlement? J’ai voté contre cette liste, et je ne suis pas le seul, Romain Blachier a fait de même. Je dirais que les élections internes au PS ne sont pas des réels votes. Parce qu’un vote a lieu lorsque vous pouvez choisir parmi au moins deux choix différents. Lorsqu’on vous demande de voter pour ou contre une décision, un texte ou une liste, c’est davantage un référendum. Et j’ajouterais que lorsque, non associé au processus de délibération et de décision, on exige que vous apportiez votre support aux décisions et choix parisiens, c’est un référendum plébiscitaire. La notion de plébiscite n’est pas un simple mot sans sens, ce mot fait référence au droit romain, et à la plèbe dans le droit romain. Si vous voulez approfondir cette question et voir à quoi je fais référence, je vous propose de revoir le droit romain. Cela n’a pas grand chose à voir, à mon point de vue, avec la démocratie.
Le problème que j’ai évoqué avec Vincent Peillon n’est pas le seul en France. Je dois expliquer un peu aux étrangers hors de l’UE comment les élections européennes sont organisées en France. Pour chaque pays membre de l’UE, les élections du Parlement européen ne sont pas régies par les mêmes règles, en fait c’est laissé à la discrétion des Etats concernés. Par exemple, en Roumanie, il n’y a qu’une seule liste pour tout le territoire national. C’était aussi le cas en France il y a fort longtemps. En France, nous avons différentes euro-circonscriptions. Avec Vincent Peillon, je parlais de la circonscription sud est. Mais parlons donc de l’île de France : c’est la même chose ! Harlem Désir, premier secrétaire du PS, est candidat même si il n’a rien à faire avec le parlement européen, et vous avez de très bon député européen, une femme par exemple, Pervenche Bérès, juste après en deuxième position. Ceci soulève deux problèmes : le premier, bien connu, réside dans le fait que les élections européennes sont malheureusement davantage régies par des débats et des querelles nationales qu’européenne, le second, peut être, je ne suis pas sûr, est qu’en France, les femmes députés européennes sont plus sérieuses et plus travailleuses que les hommes alors que justement ce sont souvent des hommes qui se retrouvent en haut de la liste. Je ne suis pas féministe, parce que je suis un homme et que je pense qu’on ne peut pas être réellement féministe en étant un homme, ou qu’alors il s’agit d’hypocrisie. Mais, pour sûr, je peux dire qu’il s’agit peut être, parfois d’un problème de genre, au moins en France. Une femme doit toujours en faire plus qu’un homme pour qu’elle soit également reconnue que ses compères masculins. Je ne suis pas complètement sûr de ce que j’avance, je le fais essentiellement pour susciter débat et réactions au sujet des problématiques de genre, des députés européens et de la vie politique française.
Et juste finalement pour adoucir mon propos, et même si j’aime beaucoup le travail et les position de Pervenche Bérès, notamment lorsqu’elle affronta Mario Draghi alors qu’il devait passer une audition devant les députés européens avant de devenir Président de la BCE (juste pour mentionner que Mario Draghi était alors sur le point de devoir traiter avec l’épineux problème grec alors même qu’il travaillait sur les dettes souveraines chez Goldman Sachs et que le rôle de cette banque d’investissement dans le maquillage de ses comptes publics envers eurostat afin de pouvoir accéder à l’euro, a été flagrant), je dois reconnaitre que Pascal Canfin, des verts français, a fait de même. Et enfin en dernier même si je connais peu le travail de Gilles Pargneaux, je suis certains que c’est très probablement un député très sérieux que tous deux soient des hommes.