A la lecture de l’ouvrage recommandé par Charlotte Geiger, the banker new clothes, on apprend que l’une des raisons pour lesquelles les banques ont davantage recours au levier (rapport fonds propres/dettes) que les autres entreprises est que les banques prennent davantage de risques parce qu’elles savent qu’elles seront renflouées par l’Etat en cas de défaillance pour éviter des risques sur l’économie et la société comme lors des faillites en chaine en 1929. C’est certes partiellement vrai, il y a eu le cas de Lehman Brothers, mais dans l’ensemble c’est en partie faux compte tenu du fait que les Etats, presque tous largement endettés ont recours à la levée de fonds sur les marchés financiers pour secourir les banques qui ont été trop gourmande envers les risques de crédit. D’ailleurs j’ajoute qu’on peut parler d’un mécanisme de transfert de signature et de la crédibilité associée aux signatures. Généralement les Etats moyennement endettés empruntent à des taux faibles sur les marchés financiers, l’agence France trésor empruntant parfois même à taux négatif sur les émissions de dette à court terme. Pour éviter une faillite éventuelle d’une banque suite un recours excessif au levier (fonds propres/ensemble du bilan) ou à un changement brusque de l’orientation – mal anticipée – de certains marchés, et pour éviter les risques macro économique et sociaux que pourrait faire porter la faillite d’une banque à la société dans son ensemble, l’Etat renfloue les bilans des banques, notamment en mettant en jeu sa propre signature pour emprunter sur les marchés s’il ne peut lever par l’impôt suffisamment d’argent pour que son budget soit équilibré (recettes supérieures ou égales aux dépenses)
En revanche ce que l’on oublie c’est la nature du financement de la dette des Etats. D’après mes sources la dette française aurait augmentée de 300 à 400 milliards après la crise de 2009. La dette est gérée par l’agence France trésor et l’Etat est obligé de recourir à des levées de fonds sur les marchés financiers depuis la fameuse loi de 1973 qui a fait l’objet d’un livre aux éditions des jardins du livre. Je suis assez sceptique sur ce livre pour la simple raison qu’il a été écrit à la va vite, cumule fautes de français, mais aussi erreurs factuelles (confusion à la page 153 entre 2% et 0,5% – si ces confusions sont le fait de l’inattention ce n’est pas grave mais s’il s’agit d’une astuce pour donner plus de poids à la thèse sous-jacente, c’est beaucoup plus grave). J’en reviens à mes moutons. La localisation géographique des fonds pouvant être différente, le fait est néanmoins que le recours aux marchés financiers pour financer le renflouement public des banques en détresse ne fait que relativiser la thèse de l’ouvrage “the new clothes of bankers”.