Influence américaine sur les institutions européennes Département thématique de la DG EXPO au secrétariat général du Parlement européen à Bruxelles, réunion interne en 2011.

Description des débats de l’époque. Du véçu.

J’ai travaillé quelques mois au département thématique de la DG EXPO (External Policies) du secrétariat général du Parlement européen sous la responsabilité de Pekka HAKALA et d’Anna Caprile, le chef d’unité de l’époque n’était pas encore Pekka HAKALA qui n’était qu’un simple administrateur sous l’autorité d’un français, Etienne Bassot, désormais directeur.

J’ai alors assisté à un débat interne regroupant toute l’unité dans lequel était soulevé, en anglais, la possibilité d’un partenariat entre la CIA et le département thématique. J’ignore si cela a été mis en place, j’espère que non, mais la discussion avait eu lieu, je m’en souviens très bien. D’ailleurs un administrateur allemand avait rigolé en disant “if you want to play ball with the CIA…). A ce sujet une intervenante extérieure était venue parler de cette possiblité. Il y avait eu aussi une discussion sur les évolutions de l’intranet du service. Etienne Bassot voulait faire la réunion en anglais mais Lina Grip et un espagnol expert détaché ne parlant pas français, nous avions tout de suite entamé la réunion en anglais.

C’est amusant de voir la perméabilité des institutions européennes à l’influence américaine. A cet égard, j’ajouterai que Sylvie Guillaume, députée européenne a une fois déploré à Villefranche sur saône lors d’une réunion interne au Parti socialiste, entre militants militantes, l’influence du lobbying américain sur ses assistantes parlementaires en ajoutant que le lobbying américain était le nec le plus ultra en terme de lobbying, et qu’il était très très éloigné de la corruption.

On peut aussi prendre pour exemple pour illustrer l’influence américaine, le journal POLITICO, qui a remplacé European Voice à l’origine britannique. Politico europe est le penchant européen de politico Washington DC, le journal de référence pour les affaires politiques fédérales américaines. Ou alors la toute récente polémique à propos de la nomination dans la Commission européenne d’une économiste lobbyiste américaine.

Enfin, deux derniers éléments que je veux ajouter pour illustrer l’influence américaine sur les institutions européennes :
1. Lorsque j’étais stagiaire Robert Schuman, donc stagiaire rémunéré – car il y avait aussi des stagiaires non rémunérés -, lors de la procédure de candidature et de recrutement, il fallait prouver que nous étions citoyens européens, donc fournir un document de nature à prouver notre citoyenneté (carte nationale d’identité ou passeport d’un des pays membres de l’UE). Une personne n’ayant pas la nationalité d’un pays membres ne peut pas être stagiaire ou encore pire travailler en tant que contractuel ou fonctionnaire dans les institutions européennes. Mais dans la DG EXPO, parmi les stagiaires, nous avions une américaine car il existait un programme dérogatif pour un ou une américaine.

2. Les concours de recrutement des agents des institutions européennes sont / étaient assez comiques pour être poli. J’ai eu des questions sur la cuisson des pâtes (faut-il mettre les pâtes dans l’eau bouillante ou les mettre dans l’eau chaude ou froide avant qu’elle bouent – attention c’est véridique, il était même question des grands mères italiennes qui s’énervaient parce qu’on ne mettait pas les pâtes dans l’eau bouillante (bonne réponse). ORSEU (société privée formant aux concours européens mais émanant historiquement de l’Union syndicale (syndicat de fonctionnaire européen), a proposé des documents complétement bancaux qui confondaient virus et bactérie et proposaient des antibiotiques pour éradiquer les virus. N’importe quoi, de nature à faire bondir un médecin sur son siège. Enfin dernière chose comique enfin plutôt raciste : j’ai eu une question sur l’étude de la productivité des employés en fonction de leur race dans une entreprise ! Choquant n’est-ce pas ? La question était la suivante et s’inscrivait dans les QCM de raisonnement verbaux :

– Vous êtes en charge du contrôle de la qualité des services de recrutement et de ressources humaines. Votre département de ressources humaines a décidé d’établir un classement de la productivité au travail de vos employés en fonction de leur race. Pourquoi cette étude doit rester confidentielle ?

– Pour maintenir un haut de degré d’intégrité professionnelle au sein de vos services.
– Pour que les employés se sentent en sécurité.

En fait, il y avait 4 réponses. Je ne me souviens plus des deux autres. En tant que candidat au recrutement et aux tests EPSO (et je sais de quoi je parle car j’ai une bonne mémoire et surtout j’ai passé ces tests des dizaines de fois à Genève en Suisse et aussi à Paris une fois), j’ai été choqué par la question, notamment aussi en tant que citoyen français et j’ai choisi la mauvaise réponse

– Pour que les employés se sentent en sécurité.

A un point près du coup j’ai raté le CAST GF2 dans l’administration.

Par contre j’ai aussi réussi le CAST GF3 en informatique.

Je publierai des choses sur ce sujet.

C’est parce que le contenu des tests conçu pour les concours européens d’EPSO (European Personal Selection Office) a été délégué par la Commission européenne à une société AMERICAINE prometric, qui, à mon humble avis, conçoit les questions avec un état d’esprit américain et aux USA. Or, aux USA, la question de la race n’est pas considérée comme une discrimination raciste comme en France.

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