« Une mesure historique pour que personne ne reste sur le carreau. C’est ainsi que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a défini, samedi 23 mai, la nouvelle prestation que son gouvernement doit entériner ce vendredi 29 mai. Ce revenu minimum vital (IMV) était une promesse de campagne du candidat socialiste. Mais Sanchez a accéléré sa mise en œuvre pour amortir le choc social, conséquence de l’épidémie de Covid-19, qui touche les plus vulnérables. Cette nouvelle aide est comparable au RSA français, prestation qui n’existait pas jusqu’à présent en Espagne. Elle sera compatible avec les aides régionales et calculée en fonction des revenus, du patrimoine et de la situation familiale.
L’allocation oscillera entre 461 et 1 100 € mensuels et devrait, selon le gouvernement, bénéficier à 850 000 familles, soit 2,3 millions de personnes (5 % des Espagnols). Environ 100 000 foyers pourront recevoir la prestation dès juin sans avoir à la demander , a assuré ce jeudi le ministre de l’Inclusion et de la Sécurité sociale, José Luis Escriva. L’aide sera dynamique , voulue comme un itinéraire d’insertion et cumulable avec des petits revenus pour ne pas décourager la recherche d’emploi. Objectif affiché : sortir de l’extrême pauvreté 75 % des 600 000 foyers espagnols qui y sont plongés ».
Et bien voyez, s’il est de bon ton d’applaudir ce type de mesure sociale, je me permets d’émettre une réserve, car il y a un petit truc qui me gêne aux entournures.
C’est ce bout de phrase: « voulue comme un itinéraire d’insertion et cumulable avec des petits revenus pour ne pas décourager la recherche d’emploi ».
L’un des risques de ce qui peut ressembler aux revenus universels, c’est justement qu’ils permettent un cumul avec des « petits revenus »… au bout du compte les grandes multinationales finiront bien par faire payer les salaires de leurs « ouvriers » et autres collaborateurs par les Etats !
Le diable se cachant dans les détails, il faudra voir comment ce dispositif social sera détourné par les entreprises car ce sera le cas.
C’est l’une des raisons mais pas la seule pour laquelle je préfère que l’on créé un droit opposable au travail, du travail non marchand et non rentable mais dont les besoins sont évidents (garder les enfants, aider nos anciens, accompagner nos malades, il ne manque pas de tâches utiles mais non profitables).
Charles SANNAT
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